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+ 1,5°C degrés : objectif hors d’atteinte. L’urgence appelle une action forte et coordonnée

Alors que la conférence mondiale sur la biodiversité COP16 se tient à Cali, en Colombie, l’Organisation des Nations unies (ONU) dans son dernier rapport sur l'écart d’émissions met en garde. « Nous sommes sur une corde raide à l’échelle planétaire » avertit Antonio Gutteres, Secrétaire général de l’ONU. Si l’objectif reste de maintenir le réchauffement à 1,5°C d’ici 2030, les efforts des Etats sont, pour l’heure, largement insuffisants…



© ONU


L’ONU alerte


« Soit les dirigeants parviennent à combler l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, soit nous plongeons tête baissée dans une catastrophe climatique affectant les plus pauvres et les plus vulnérables » prévient Antonio Guterres.¹ « Nous avons besoin d’une mobilisation mondiale d’une ampleur et d’un rythme jamais vus auparavant, et ce dès maintenant, avant la prochaine série d’engagements climatiques. » interpelle Inger Andersen, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et d’ajouter : « Sans une réponse coordonnée, l’objectif de 1,5 °C sera vite hors d'atteinte ».² L’objectif de +2°C s’éloigne également. Sans action renforcée, le réchauffement mondial est estimé à 3,1°C d’ici la fin du siècle.³ La France, elle, se prépare à vivre dans un climat à +4°C dans le dernier rapport rendu il y a quelques jours par le Premier Ministre et la Ministre de l’Ecologie. Bien loin des objectifs initiaux prévus par l’Accord de Paris.


Miser sur l’énergie propre


La transition vers les énergies renouvelables pourrait aider à réduire les émissions mondiales jusqu’à 31 gigatonnes de CO₂ d’ici 2030. L’utilisation de l’énergie solaire et éolienne contribuerait à hauteur de 27 % de la réduction totale en 2030 et de 38 % d’ici 2035. Ces énergies, ne produisant aucun gaz à effet de serre, ne sont pas néfastes pour la planète. La Grande-Bretagne semble d’ailleurs avoir parfaitement saisi l’urgence de la situation. En septembre dernier, le gouvernement approuvait 131 projets, essentiellement solaires et éoliens, pour alimenter, à terme, 11 millions de ménages. L’ambition du nouveau gouvernement travailliste est claire : faire du Royaume-Uni un leader mondial des énergies vertes notamment grâce à son entreprise publique, la Great British Energy, disposant d’un budget de près de 10 milliards d’euros d’argent public sur 5 ans. Une piste pour le futur ? Les panneaux solaires flottants. Ils existent déjà en Asie notamment. Au Japon, le projet de Kyocera, une centrale de 13,7 MW fournit de l’électricité à environ 5 000 ménages. Une solution qui contribue à la résilience énergétique locale, le pays étant régulièrement sujet à des catastrophes naturelles comme des tremblements de terre. Seul bémol : il faudra s’assurer que les panneaux flottants n’impactent pas les écosystèmes aquatiques…


Des engagements insuffisants


Les quelques 5 GigaWatt qui seront générés par le parc éolien britanniques « sont bien sûr les bienvenus, mais cela ne représente qu’environ la moitié de ce qui est nécessaire chaque année » pour atteindre les objectifs du gouvernement en matière d’éolien en mer relève Ami McCarthy de l’ONG Greenpeace.⁴ La France quant à elle ferait partie des mauvais élèves européens en ce qui concerne le développement des énergies renouvelables. L’ONG Greenpeace a en effet compilé les objectifs de développement à 2030 du solaire photovoltaïque et de l’éolien terrestre inscrits dans les plans nationaux énergie et climat (NECP) soumis par la plupart des États membres à l’Union européenne en 2023.⁵ Rapportés au PIB, au nombre d’habitants ou à la superficie, les objectifs ont été comparés entre États européens. Pour s’aligner avec les autres États, Greenpeace France enjoint le gouvernement français à revoir sa stratégie énergie-climat pour multiplier au moins par deux l’objectif actuel de développement à 2030 du solaire photovoltaïque et au moins par 1,5 celui de l’éolien terrestre. 
Le rapport de l’ONU va dans le même sens. D’ici 2030, il faudrait réduire les émissions de 42 % et d’ici 2035 de 57 % pour atteindre l’objectif d’un réchauffement à 1,5°C. Or, les engagements actuels ne permettent qu’une réduction de 2,6 % seulement d’ici 2030… Dans le même temps, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 8,3 % en 2023 par rapport à l'année précédente. « L'UE montre la voie dans la transition propre, avec une nouvelle année de fortes réductions des émissions de gaz à effet de serre en 2023. L'UE représente désormais 6 % des émissions mondiales. Alors que nous nous dirigeons vers la COP29, nous démontrons une fois de plus à nos partenaires internationaux qu'il est possible d'agir en faveur du climat et d'investir dans la croissance de notre économie en même temps. Malheureusement, le rapport montre également que notre travail doit se poursuivre, chez nous et à l'étranger, car nous constatons les dommages que le changement climatique cause à nos citoyens. » souligne Wopke Hoekstra, Commissaire chargé de l'action pour le climat. A quelques jours de l’ouverture de la COP29 à Bakou, l’inaction n’est clairement plus une option.



²Ibid

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