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L’école jardinière : un projet de société

Projet développé par WWF en coopération avec 12 collectivités ambassadrices et près de 173 écoles en France, il permet aux enfants de se reconnecter avec la nature, de prendre conscience des enjeux environnementaux certes, mais les effets constatés témoignent aussi des bienfaits en matière de bien être et de confiance en soi pour toute une génération. A cette pratique immersive, s’ajoute des travaux de recherche à vocation européenne, où quand WWF France veut faire de la reconnexion à la nature, un véritable projet de société.



87% des enfants ne savent pas ce qu’est une betterave


L’éducation à l’environnement est au cœur des missions de WWF qui compte plus de 6 millions de sympathisants dans le monde. Partant de quelques constats et chiffres qui ont de quoi alerter : les enfants d’aujourd’hui passent trois fois moins de temps à jouer dehors que leurs propres parents, un écolier sur trois ne reconnaît pas un poireau ou une courgette sur une image et ils sont 87% à ne pas savoir ce qu’est une betterave ! - WWF France s’est mobilisé avec les collectivités pour renforcer son action auprès du jeune public. « Les individus qui ont reçu une éducation à la nature dans leur enfance sont plus enclins à s’engager pour la cause environnementale à l’âge adulte. Si nous voulons que les citoyens de demain s’engagent pour la cause environnementale, nous devons ouvrir grand les portes de l’école à la nature. Par ailleurs, le plein air contribue à renforcer le système immunitaire et participe, entre autres, à réduire le stress et à favoriser un sentiment de bonheur. Être au contact de la nature participe, en somme, à notre bien-être physique et mental. » témoigne Marjolaine Girard, Responsable Éducation chez WWF-France, lors du salon de la biodiversité qui s’est tenu à Paris du 21 au 23 novembre.


Un jardin pédagogique aux multiples vertus


Aussi, entre 2020 et 2022, avec le soutien de l’Agence Française de Développement (AFD), WWF France et ses partenaires locaux ont mis en place des potagers dans 19 établissements scolaires pilotes situés aux quatre coins de l’hexagone. L’objectif ? Faire émerger des facteurs clés de réussite et co-construire une méthodologie réplicable pour aider les acteurs de l’éducation à contourner les obstacles les plus fréquemment rencontrés, rendre la pratique du jardin pédagogique accessible au plus grand nombre et systématiser leur pérennisation.

En 2024, le projet compte 12 collectivités et près de 173 écoles partenaires, soit 900 personnes engagées et plus de 700 enseignants. Et ces derniers sont unanimes : les enfants sont conquis par le projet, ils s’intéressent au cycle de la vie des plantes et ont envie de sortir pour se rendre dans le jardin. Ils en prennent soin, se sont surpris à aimer de nouveaux légumes et aromates, jettent moins de déchets dans la cour de l’école, etc. A cœur d’associer à ce projet une dimension plus large, les équipes de WWF France aux côtés des enseignants préparent des supports et des outils qui permettent notamment de travailler des compétences en mathématiques, en sciences, en français. « Depuis le début de notre existence, nous accompagnons les professionnels de l’enseignement en mettant à leur disposition des outils pédagogiques adaptés à leurs objectifs. Nous organisons également des ateliers au sein des écoles et menons, aux côtés des enseignants, divers projets pilotes permettant aux élèves d’expérimenter “in situ” en dehors du cadre classique de la classe. Nous avons également développé une cartographie des acteurs et des actions. » témoigne Lauranne, chargée de projet éducation chez WWF France.

Un projet qui est aussi pensé avec les collectivités, les associations locales et les parents. « Végétaliser une cour d’école représente un coût de 100000 euros. C’est important, mais surtout, cela rapporte beaucoup plus que ça ne coûte, si on investit toute les parties prenantes. » témoigne Laurence Vignon, adjointe au maire, chargée de l'éducation de la ville de Quimper. Les légumes cultivés peuvent être servis à la cantine scolaire, les associations locales prennent aussi part au projet, notamment à Quimper où l’inclusion est aussi au coeur de la dynamique. « Une association d’insertion professionnelle autour du maraichage accueille les enfants et les bénéficiaires partagent leurs connaissances et leur travail. Ils se rendent aussi au sein de l’école pour aider les enfants dans leur potager. Cela crée une belle solidarité. » ajoute l’élue. Sans oublier les parents qui s’investissent aussi dans le projet : « c’est un soutien à la parentalité formidable. Ces échanges dans le potager ou le poulailler pour certaines écoles, permettent aux enfants et à leurs parents de partager des moments simples et complices, en rapport avec la nature. Les parents sont aussi mobilisés pendant les vacances pour poursuivre l’entretien, sur la base du volontariat. Cela fonctionne très bien et engendre des économies sérieuses. »


Des bénéfices au long court


Et les bénéfices vont bien au-delà du rapport et de la conscience à la nature qui nous entoure. « Le contact prolongé, répété, dans l'enfance, avec la nature a des effets positifs. Cela impacte tout au long de la vie sur le développement de la sensibilité environnementale, c'est-à-dire sur notamment les réflexes, la capacité à adopter des comportements environnementaux, à s'engager pour l'environnement. Mais les effets sont aussi très forts sur la santé physique, psychique des enfants, sur le bien-être, sur la confiance en soi, sur la collaboration. Certaines études mettent en avant les impacts sur les résultats et le climat scolaire. Et puis, évidemment, il y a un impact sur l’alimentation qui sera plus diversifiée, plus saine. » soutient Marjolaine Girard. Et si l’on parle beaucoup d'éco-gestes, n’oublions pas que s’intéresser à la nature, la regarder, c’est la respecter. Une interaction active ou passive entre humains et nature, c’est une expérience. Et apprécier à nouveau l’instant présent et l’émerveillement.


La France, en retard


Comparé à nos voisins d’Europe du nord, la France est en retard. « Le sujet n’est pas pris en compte au niveau des politiques publiques nationales, que ce soit au niveau de l'éducation, de la santé, de l'environnement. Et ce n'est pas uniquement un sujet de politique nationale, car les répercussions sont territoriales. » souligne Jordana A. Harris, responsable de l’équipe Politiques publiques et territoires à la direction du Plaidoyer du WWF France et d’ajouter « nous suggérons, demandons et exigeons que la personne à la tête du Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse ait dans sa fiche de poste (son décret d'attribution) non seulement l'éducation à l'environnement (aujourd'hui absente !) mais aussi l'éducation à et par la nature alors que nous vivons une crise climatique sans précédent, une perte attestée de la biodiversité qu'il nous faut constater, à laquelle il nous faut nous former, éduquer, non par la théorie mais par l’expérience. »

WWF France et EVAL-LAB, en partenariat avec deux laboratoires de recherche, le CNRS et IDEE, lancent une étude inédite pour l’année scolaire 2024-2025. L’objectif est de mesurer les effets des potagers pédagogiques sur les perceptions, les pratiques environnementales et le bien-être des enfants, de leurs parents et des enseignants. Une première européenne dont les résultats seront présentés en septembre 2025.

Les équipes de WWF France vous donne également rendez-vous dès le mois de mai 2025 à Marseille pour la 2e édition des Rencontres internationales de la classe dehors du 14 au 17. L’eau y sera l’élément invité d’honneur aux cotés des thématiques phares qui seront abordées : les droits de l’enfant, la santé, la lecture et la mobilité. Un colloque scientifique confrontera des contextes de classe dehors reflétant différentes visions des politiques éducatives et leur inscription dans le champ social et environnemental. Des ateliers et des formations permettront d'apprendre entre pairs, de partager des savoirs et des pratiques et de documenter sous licence ouverte. Et les expériences grandeur nature seront de la partie : balades pédagogiques, un fablab dehors, des chantiers participatifs, un hackathon à partir d’archives de l’éducation populaire et l’éducation à l’environnement. « Pour nous ce sera aussi un temps fort où nous travaillerons sur les priorités à inscrire dans un grand projet de loi d’éducation complète à la nature et les éléments structurants à partager aux futurs élus d'éducation qui arriveront dans les conseils municipaux en 2026. » conclut Jordana A. Harris.


Une construction collective où chacun de nous a un rôle à jouer. Ensemble, faisons bouger les lignes.

Impact for the future y sera et vous ?


En savoir plus sur l’école jardinière : https://www.ecole-jardiniere.com

En savoir plus sur WWF France : https://www.wwf.fr

En savoir plus sur les rencontres de mai 2025 : https://urlz.fr/nwS0

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