Femme audacieuse et ambitieuse : le parcours inspirant de Donia Abidat
- camilleleveille8
- il y a 4 jours
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De la contrainte familiale à l’univers exigeant de la banque et de l’assurance, Donia Abidat a traversé des mondes où les injonctions, les obstacles et les limites semblaient parfois insurmontables. Face à une mère en détresse, victime de violences, et à un environnement qui lui dictait ce qu’elle pouvait ou ne pouvait pas être, elle a appris très tôt à survivre, à faire semblant et à garder le silence. Elle aurait pu laisser ces expériences la briser. Elle a fait le choix de redéfinir son destin.
Rencontre avec Donia Abidat, une femme inspirante, déterminée et profondément tournée vers les autres.

Du monde bancaire à l’audace d’entreprendre
Pendant plus de dix ans, Donia Abidat a évolué dans le monde exigeant du secteur bancaire et assurantiel. Passionnée par l’humain autant que par la performance, elle s’y épanouit. C’est ainsi qu’en 2012, tout en poursuivant son activité principale, elle fait ses premiers pas dans l’enseignement et la formation. « J’ai eu la chance de croiser la route d’une personne qui a cru en moi, en mes capacités, et qui m’a encouragée à créer ma micro-entreprise pour transmettre mes compétences à la jeunesse » explique Donia Abidat. Mais dans la banque, les ambitions de la jeune femme se heurtent au fil du temps à un plafond de verre. « On m’a remis face à la géographie sociale, à mon âge, et même à mon intégrité. A partir de ce moment-là, je me suis sentie très étriquée, en apnée même. J’ai donc quitté la banque. » En 2020, elle ose une nouvelle étape : la politique. « Je me suis présentée non pas contre quelqu’un, mais pour une société, pour faire évoluer les mentalités ». Elle souhaite incarner un message fort : la chance n’a rien d’un hasard mais d’une volonté, elle se construit plus qu’elle ne se reçoit. « Je ne crois plus à la méritocratie, parce que si tout le monde méritait, nous serions tous à la place que nous souhaitons. Pour moi, ce concept n’est plus d’actualité. Je crois à autre chose : à la « chançocratie », à cette chance concrète que l’on se crée soi-même, pas celle que l’on attend. La chance pour Donia Abidat, c’est celle qui naît du travail, de l’abnégation, du dévouement et de l’audace. Ce sont mes quatres lignes conductrices, celles qui m’ont permis d’avancer, de tomber, de me relever et de tracer ma propre voie. Et dans tout ce que j’entreprends, je garde ces mots en tête : force, courage, honneur. » évoque Donia Abidat
Résilience mode d’emploi
La jeune femme a combattu les vents contraires pour dessiner sa réussite « J’ai longtemps vécu ce que j’appelle un choc des cultures internes. Dans ma propre culture, il existe une scission — entre les modérés, les extrêmes, les injonctions des uns et des autres. Et pendant longtemps, je n’ai pas eu la possibilité de prendre la parole. J’ai dû faire semblant, me taire, m’éteindre presque en état de végétation, j’étais comme un arbre figé par l’hiver. Pourtant, je crois profondément que la culture, quelle qu’elle soit — orientale, occidentale ou autre — est une richesse, un héritage qui façonne nos vies. Mais quand on grandit dans un environnement où seules les injonctions existent, que la liste des “il faut” ne finit jamais, on finit par se demander : pourquoi n’aurais-je pas le droit d’être libre, de choisir, simplement d’exister selon mes valeurs ? Ce choc intérieur m’a appris une chose essentielle : la liberté, culturelle ou personnelle, n’est pas donnée. Elle se conquiert. » déclare Donia Abidat. De la contrainte au choix, c’est après avoir réussi à dire stop à toutes ces injonctions et à se relever petit à petit que Donia a décidé de s’engager et de devenir une faiseuse de paix. « Je me suis dit alors que je devais prendre mon bâton de pèlerin et naviguer dans les différents mondes. J’ai voyagé, rencontré des personnes en grande difficulté, des groupes divers, l’armée, la diplomatie… Je me suis infiltrée partout pour observer et comprendre. Et j’ai constaté une chose essentielle : on ne valorise pas assez la richesse humaine et sa multidisciplinarité. L’humain est multipotentiel, et la culture ne se limite pas à un cadre, elle nous fait sortir de tous les cadres. J’ai aussi compris qu’il ne faut pas avoir peur de se retrouver seul, Car la solitude n’est pas une peur à nourrir mais une force à découvrir.” Un leader n’est pas celui qui marche avec quinze mille personnes autour de lui ; un leader est celui qui a tout perdu, qui s’est retrouvé seul dans le désert de sa vie, qui a tout vécu ou presque. La solitude n’est pas un frein, ni un moteur, elle est un tremplin. » partage-t-elle.
Aider les femmes
Née dans un environnement où la violence physique et psychologique et la contrainte étaient omniprésentes, Donia Abidat a grandi sous l’œil d’une mère en détresse, elle-même victime de maltraitances mais déterminée à protéger ses enfants coûte que coûte. « Ma mère m’a appris à faire semblant pour survivre, à garder le silence même face à l’injustice », raconte-t-elle. « La notion de paix est née de la guerre intra-familiale dans laquelle j’ai vécu pendant des années. » Aujourd’hui, Donia Abidat met cette conviction en action à travers son programme Femme Audacieuse et Ambitieuse, destiné à accompagner les femmes dans la reconquête de leur leadership et de leur pouvoir d’agir. « J’ai déclenché des mots pour qu’elles puissent poser leurs maux… parfois j’ai en face de moi des femmes qui ont traversé des choses inhumaines », explique-t-elle. Si elles sont souvent discrètes, elles ont aussi en elles des moteurs puissants, mais n’osent pas les exprimer ou les faire reconnaître. À travers son programme, Donia leur offre l’espace et le soutien nécessaires pour se réapproprier leur trajectoire, poser des limites, affirmer leurs ambitions et évoluer professionnellement et personnellement. L’accompagnement qu’elle propose vise autant à réparer les blessures intérieures qu’à développer l’impact collectif. Pour Donia Abidat, chaque femme qui retrouve son leadership devient à son tour un levier pour inspirer et transformer son environnement : l’audace individuelle devient ainsi un moteur de changement collectif.