Greentech : l’innovation au service de la planète
- camilleleveille8
- 30 oct.
- 3 min de lecture
64 % des personnes dans le monde considèrent le changement climatique comme une urgence globale.¹ Le défi environnemental est de taille. Pour y répondre, des entreprises innovantes s’engagent. Découverte de trois d’entre elles.
La tech au service d’une meilleure gestion des déchets
Chaque année, près de 227,5 millions de tonnes de déchets en France sont générés par le secteur du BTP, dont 46 millions issus du bâtiment. Un volume qui fait de ce secteur le premier producteur de déchets de l’Hexagone. La réduction de la production de déchets est aujourd'hui un véritable défi autant que leur revalorisation qui représente aujourd’hui un levier concret pour limiter leur impact environnemental et économique. Face à la prolifération des dépôts sauvages coûtant jusqu’à 420 millions d’euros par an aux communes, des acteurs innovants comme Les Ripeurs changent la donne. Leur approche repose sur une idée simple : rendre la gestion des déchets du bâtiment plus responsable, plus traçable et plus locale. Grâce à un réseau de déchetteries professionnelles partenaires, situées à proximité des chantiers, Les Ripeurs assurent une collecte optimisée et une revalorisation. Les déchets triés en amont – gravats, bois, ferraille, carton, plastique – rejoignent les filières adaptées pour être réemployés ou transformés en matières premières. Même les déchets mélangés bénéficient d’un tri secondaire permettant une valorisation énergétique ou un enfouissement maîtrisé. Un modèle qui porte ses fruits puisque 105 000 tonnes de déchets ont été revalorisées pour un taux de revalorisation de 87%. Pour autant, la problématique des dépôts sauvages persiste. Pour aider les collectivités et les acteurs de la filière à mieux les combattre, l’entreprise Disaitek a développé une plateforme d’intelligence artificielle capable de détecter, cartographier et suivre l’évolution des décharges illégales depuis l’espace. Grâce à l’exploitation d’images satellites à très haute résolution et à des algorithmes d’IA avancés, la plateforme identifie automatiquement les déchets sur de vastes zones géographiques. Chaque détection est associée à un identifiant unique, une localisation précise, une date, une surface et un volume estimé. En quelques heures, les données sont traitées, analysées et restituées sur la plateforme, accompagnées de modules d’évaluation des risques environnementaux et sanitaires. Le Val d’Oise ou encore la région Provence-Alpes-Côte d'Azur utilisent d’ores et déjà cette technologie.
Préserver les cours d’eau du plastique
Chaque année, 2,5 millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans. En France, près de 250 tonnes transitent par les cours d’eau. Près de 50 % des plastiques produits sont à usage unique — sacs, bouteilles, emballages — et alimentent un flux mondial estimé à 310 millions de tonnes de déchets plastiques chaque année. Une part importante de ces déchets échappe aux filières de collecte : 37 % sont mal gérés, brûlés à ciel ouvert, abandonnés dans les sols ou déversés dans les eaux. Les conséquences environnementales et sanitaires sont catastrophiques. C’est pourquoi Plastic Vortex, société française à mission, a été créée. L’ambition est claire : intercepter les déchets plastiques avant qu’ils n’atteignent la mer. Il faut véritablement agir en amont, là où la pollution commence, dans les rivières et les fleuves. Combinant ingénierie hydraulique, automatisation et valorisation des déchets, le dispositif repose sur un principe inspiré de la dynamique naturelle des cours d’eau. Une structure flottante en “V” inversé, installée en oblique par rapport au courant, canalise les déchets vers un point unique. Sous la surface, des jupes immergées descendent jusqu’à 40 centimètres de profondeur, captant également les microplastiques et les petits débris. Un convoyeur automatisé transfère ensuite les déchets collectés vers une benne installée sur la berge, où ils sont triés et acheminés vers les filières de recyclage ou de valorisation énergétique. Les performances observées sont significatives : le système intercepte jusqu’à 90 % des déchets dès 1 mm de diamètre. Depuis mars 2025, Toulouse Métropole est devenue la première collectivité française à expérimenter ce dispositif sur la Garonne, sous le pont de Blagnac. Ce barrage flottant intelligent capte les déchets avant qu’ils ne rejoignent l’océan, tout en s’inscrivant dans une démarche d’économie circulaire. Au-delà de la collecte, le projet intègre une dimension pédagogique : ateliers, campagnes de sensibilisation et actions de terrain visent à alerter sur la pollution plastique et à encourager les gestes de réduction à la source. Plastic Vortex prévoit désormais 31 barrages installés sur des sites stratégiques à travers la France. Cette couverture, représentant 90 % du territoire, permettra de capter plus de 175 tonnes de plastiques par an, soit l’équivalent de 9 millions de bouteilles interceptées avant qu’elles ne se perdent dans les mers et les océans.
